Archives pour la catégorie Peinture…

Pigments, huile et sentiments au couteau à palette…

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Huile sur toile, 40 x 40 cm, mars 2019

 

Nous ne sommes pas libres (…) de séparer le corps de l’âme, comme fait le peuple, et nous sommes moins libres encore de séparer l’âme de l’esprit. Nous ne sommes pas des grenouilles pensantes, nous ne sommes pas des appareils objectifs et enregistreurs avec des entrailles en réfrigération, il faut sans cesse que nous enfantions nos pensées dans la douleur et que, maternellement, nous leur donnions ce que nous avons en nous de sang, de cœur, d’ardeur, de joie, de passion, de tourment, de conscience, de fatalité. La vie consiste, pour nous, à transformer sans cesse tout ce que nous sommes, en clarté et en flamme, et aussi tout ce qui nous touche. Nous ne pouvons faire autrement.

Nietzsche, Le gai savoir, préface…

 

S’efforcer, c’est appéter. Se relâcher, c’est sensualité…

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Huile sur panneau, base acrylique, 60 x 80 cm, mars 2019

 

La vie humaine peut être comparée à une course, et quoique la comparaison ne soit pas juste à tous égards, elle suffit pour nous remettre sous les yeux toutes les passions dont nous venons de parler. Mais nous devons supposer que dans cette course on n’a d’autre but et d’autre récompense que de devancer ses concurrents. S’efforcer, c’est appéter ou désirer. Se relâcher, c’est sensualité. Regarder ceux qui sont en arrière, c’est gloire. Regarder ceux qui précèdent, c’est humilité. Perdre du terrain en regardant en arrière, c’est vaine gloire. Être retenu, c’est haine. Retourner sur ses pas, c’est repentir. Être en haleine, c’est espérance. Être excédé, c’est désespoir. Tâcher d’atteindre celui qui précède, c’est émulation. Le supplanter ou le renverser, c’est envie. Se résoudre à franchir un obstacle prévu, c’est courage. Franchir un obstacle soudain, c’est colère. Franchir avec aisance, c’est grandeur d’âme. Perdre du terrain par de petits obstacles, c’est pusillanimité. Tomber subitement, c’est disposition à pleurer. Voir tomber un autre, c’est disposition à rire. Voir surpasser quelqu’un contre notre gré, c’est pitié. Voir gagner le devant à celui que nous n’aimons pas, c’est indignation. Serrer de près quelqu’un, c’est amour. Pousser en avant celui qu’on serre, c’est charité. Se blesser par trop de précipitation, c’est honte. Être continuellement devancé, c’est malheur. Surpasser continuellement celui qui précédait, c’est félicité. Abandonner la course, c’est mourir.

Thomas Hobbes, De la nature humaine, Chapitre IX

 

Exposition « Petits Plaisirs » à la Galerie d’Art Le Gisant à Dinan…

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Nous vous attendons nombreux à la Galerie Le Gisant durant le mois de décembre. J’y suis en bonne compagnie. Vernissage le vendredi 7 décembre 2018 !

Tous les renseignements complémentaires, sur la galerie et sur les artistes, sont au bout de ce clic  .

Ceux qui veulent en savoir plus peuvent me laisser un message, je leur répondrai personnellement ou transfèrerai leur demande aux galeristes.

Une femme nue, qui courait dans l’herbe, je l’attrape…

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Huile sur toile, 35 x 50 cm, mai 2018

Rôle

Dans l’antre
Entre tant et tant de nous
Le fil de soi
Se dénoue

Quand par l’autre assoiffé
Si doux si nu si ductile
La soie lactée filée
Déçoit

Que sa parure claire voie
D’habit labyrinthe
Bleu falot gris falaise
Cède

Notre foi est éreintée

Au refrain
L’armure dévissée
L’amour désossé
La poutre déportée
Nos feintes renforcées

Mai 2018

Une rousse et un poème noir…

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Huile sur toile, 30 x 40 cm, mai 2018

 

Surir en se décatissant

C’est moi qui vais surir en me décatissant
Je deviendrai bien aigre, et bien misanthrope
Pour me rembourser du temps que j’ai usé à fréquenter mes contemporains
Me claquemurer, tiens, ne plus l’ouvrir
Ne m’adresser qu’aux anges et aux quelques-uns, proches ou lointains, morts ou vivants, qui m’ont rendu fragile et vibrant.
J’en vagis d’avance.
Oui, bien seul, bien amer, dans ma boue de couleurs et de mots tordus
Je caresse le rêve de Léautaud, grincheux qui me débecte pourtant
Ne garder que des livres, des idées de tableaux, des mélodies tristes et sourdes, remuantes, des femmes câlines et salaces quand il faut
Ce que je me farcis, ce que je me condamne, ce que je me travaille pour supporter les platitudes quotidiennes, le tout-venant, le pipi de chat
Crever à coups de poing les sacs de plaintes, les rires de contenance
Vieillir sec, noueux, manger des fruits frais, déchirer des viandes bleues, regarder de mon balcon passer les cons, rester droit de la tête et du manche
Ce désir cocasse de remettre la chaine en maillons

Mai 2018