Une rousse et un poème noir…

acrylique, panneau, painting, peinture, grey, soluto

Huile sur toile, 30 x 40 cm, mai 2018

 

Surir en se décatissant

C’est moi qui vais surir en me décatissant
Je deviendrai bien aigre, et bien misanthrope
Pour me rembourser du temps que j’ai usé à fréquenter mes contemporains
Me claquemurer, tiens, ne plus l’ouvrir
Ne m’adresser qu’aux anges et aux quelques-uns, proches ou lointains, morts ou vivants, qui m’ont rendu fragile et vibrant.
J’en vagis d’avance.
Oui, bien seul, bien amer, dans ma boue de couleurs et de mots tordus
Je caresse le rêve de Léautaud, grincheux qui me débecte pourtant
Ne garder que des livres, des idées de tableaux, des mélodies tristes et sourdes, remuantes, des femmes câlines et salaces quand il faut
Ce que je me farcis, ce que je me condamne, ce que je me travaille pour supporter les platitudes quotidiennes, le tout-venant, le pipi de chat
Crever à coups de poing les sacs de plaintes, les rires de contenance
Vieillir sec, noueux, manger des fruits frais, déchirer des viandes bleues, regarder de mon balcon passer les cons, rester droit de la tête et du manche
Ce désir cocasse de remettre la chaine en maillons

Mai 2018

5 réflexions au sujet de « Une rousse et un poème noir… »

    1. soluto Auteur de l’article

      Merci Célestine… Le grand Charles est notre père, grâce à lui nous chérissons nos plaies, et nous dégueulons la joliesse pour mieux célébrer la Beauté… A bientôt…

      Répondre

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