Archives pour la catégorie Portraits d’artistes et d’écrivains

Mathieu Amalric, estampe, papier piqué…

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Mathieu Amalric

Espèce d’estampe, encore, avec de l’Amalric, de la barbe à ras, des dessins de téléphone, de réunions et des réminiscences de Yumeji , de Koizumi ou de Shunpan. On s’occupe…

(fantaisie graphique, dessins de téléphone, de réunions, papiers découpés, Ps pour les virages et l’assemblage)

Portraits de Kim Jung Gi…

Kim Jung Gi (en coréen : 김정기, hanja : 金政基) est né le 7 février 1975 à Goyang dans la province de Gyeonggi (banlieue de Séoul) et il est mort le 3 octobre 2022 à Villepinte.
C’était un dessinateur hypermnésique, effervescent, prolifique, puissant et agaçant par son aisance. Ses sketchbooks sont hors de prix, ce qu’il dessinait ne m’intéresse pas, je reste baba devant ses images.
Ce n’était plus un artiste, c’était un athlète du dessin, un performer. Comme il ne soignait pas son cardio il est mort d’un infarctus.
On trouve des dizaines de vidéos où on le voit au travail. On n’y comprend rien, il va vite, ça tombe juste, son geste est toujours élégant.
Le Mystère Picasso, à côté, c’est de la bibine.

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Houellebecq ? Où est le bec ? disent-ils…

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Ça se passe dans une volière, sous des sunlights, les coudes sur le comptoir. Le rêve mauve, épais, avec des grumeaux. Un enchainement d’absurdités sur un air de raison, la descente tout schuss des pistes verglacées du paralogique.

Ça caquette, ça croasse, ça pousse des cris d’Onfray. De drôles d’oiseaux, vraiment, tous bien obsédés. Des rengaines marmonnées, des scies de pisse-vinaigres. C’est la parade des ailes rabougries, des yeux morts, de la griffe ébréchée, de la gamberge bancroche et acidifiée. Ils volent bas, dans les décharges de la pensée, et pérorent avec les rats.

Certains se sont perdus, j’en entends qui disent : « Où est le bec ? Où est le bec ? »

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crayon hb
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crayon 3b
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Crayon 3b + 6b
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Crayon 6b

Ado je n’aimais pas Choron…

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21 cm cm x 29,7 cm. Octobre 2022.

Ado je n’aimais pas Choron.
Je ne voyais pas ce qu’on lui trouvait.
Hâbleur, brutal, l’invective floue et confuse, toujours bourré quand on l’apercevait à la télé et trop centré sur sa bite qu’il dégainait, disait-il, au bout de la troisième coupe… Vraiment, quel drôle de zig.
L’engagé volontaire en Indochine, tondu, aux polos mous et au fume-Pall-Mall avait une silhouette mais je ne lui reconnaissais pas de talents. Ses fiches bricolages ne m’amusaient pas vraiment, ses rares billets non plus. Je voulais bien croire qu’il fût un animateur de bouclage enthousiasmant, un meneur d’hommes (un adjudant, quoi) déterminé, un remonte-pente galvanisant mais je m’en fichais bien. De là où j’en étais, avec mes convictions antimilitaristes, ma vue basse et les préjugés sourdement staliniens instillés par quelques professeurs confortablement blottis dans les plis d’un mammouth laineux pas encore dégraissé il m’avait tout l’air de l’oncle alcoolique et pugnace qui a le vin mauvais. A contourner. Je sautais la page.
Il n’aimait pas les adolescents et le leur faisait savoir. Son peu d’efforts pour être aimable, une vertu à mes yeux maintenant, me consternait à l’époque. Nous avions tout pour nous déplaire.

Des décennies ont passé, je n’ai plus besoin qu’on me séduise et j’entends mieux, dans la cacophonie des provocations, ce qui relève du noyau dur d’un individu.
Dans une interview on l’entend se défendre vivement de la prétendue tendresse dont veut le barbouiller l’animateur :
« Je refuse tous ces termes de tendresse et d’amitié, et d’amour, et toutes ces conneries-là qu’on veut vous accrocher comme des casseroles ! » Avant que l’autre ne reprenne son souffle il ajoute, laconique : « Je suis un vivant : j’aime ce qui est bon, boire, baiser et c’est pas mal déjà ». Sourire malicieux.
L’entretien roule.
A propos des hommes politiques il dit : « Tous les humains sont des salauds, et y en a jamais un qui dit qu’avec tous ces défauts-là, l’ambition, l’avarice, la jalousie, il faut faire une société »
L’interrogatoire se précise. On veut savoir de quel côté penche le malotru. Réponse : « La gauche est chrétienne, elle a deux mille années de crasse dans la tête. C’est la solidarité, le bonheur, des conneries comme ça qu’existent pas… » quant à « La droite c’est la morale, c’est Hara-Kiri et Choron qu’on brûle sur un tas de fagots comme Jeanne D’arc » Il conclut en ricanant : « Ta vie tu te démerdes et tu te la mènes dans n’importe quel régime, et pis c’est tout… »
Ces quelques phrases attrapées au vol, si bien incarnées, ne révèlent sûrement pas un penseur profond mais elles m’ont immédiatement réconcilié avec ce filou à qui je n’aurais pas confié ma nièce pour la soirée.
Savoir que le pire est probable, que ce n’est pas grave pour autant, que rien n’est sérieux et qu’on peut mourir par paresse sont des assertions roboratives qu’on s’emploie à refouler tant la vie, souvent, est ennuyeuse.
Rien de neuf sous le soleil, donc, mais Choron et ses beaux journaux avaient trouvé une façon inédite de le dire.

Portrait de Raimund Hoghe. Dansons !

Raimund Hoghe (1949-2021) était un danseur, un chorégraphe de danse contemporaine et un metteur en scène allemand.
Il est né avec une malformation de la colonne vertébrale.
A propos de sa bosse il a dit : « Je ne peux pas passer outre, elle fait partie de moi et devient un instrument de mon travail spectaculaire. Les spectateurs voient ce qu’ils ne veulent généralement pas voir et s’interrogent sur le droit que j’ai de me montrer ainsi, de m’exprimer et, au-delà, sur le droit que j’ai ou non de vivre. Je ne comprends pas pourquoi la différence est souvent assimilée à la laideur. En Allemagne, je n’oublie jamais que des gens comme moi ont fini en camp. Ma bosse indique la place qu’a l’homme par rapport à sa propre fin dans un éblouissement. »
Ce portrait à l’encre de Chine m’a été inspiré par « An Evening With Judy »
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Dessin à l’encre de Chine, 21 cm x 29,7 cm, août 2022

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