Archives pour la catégorie Peinture…

Vedettes, pages de cahier à dessins (Frames) 002…

Pages de cahier…

Les vedettes de mon enfance telles que je les voyais dans les pages du Télémagazine de mes parents. Je m’appliquais déjà à les recopier pour les posséder un peu. La rousse m’en fichait plein les yeux. J’en aurais bien fait une femme infidèle à mon profit. Je nous voyais en songe jouant à cache-cache sous des édredons. Des rêveries sans conséquences, à l’âge où l’on ne souffre pas de durcir pour des prunes… « Il est sage Laurent, quand il dessine… » disait ma mère en passant la tête par-dessus mon épaule.

C’était le temps des gouaches en pastilles, du pinceau à deux balles et du papier qui gondole… Le plaisir presque pur de peinturlurer.

La chanson de Souchon : « j’ai dix ans… »

paysage, croquis havrais, dessin, grey, soluto

Brigitte (déjà un peu avancée), Sylvie et ma préférée la rouge Stéphane (qui a tenu dans ma vie la place des louchons dans celle de Descartes, ouais mon pote…)

paysage, croquis havrais, dessin, grey, soluto

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Pages de cahier à dessins (Frames) 001…

paysage, croquis havrais, dessin, grey, soluto

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Quelques dessins, quelques pages, par distraction, pour voir, pour rire, pour balader sa bonne mine, pour frotter ses couleurs, pour se faire l’œil et la pince, pour avoir le plaisir d’écouter Charles Trenet ou, comme tout à l’heure, Archie Shepp (BO de Faut que ça danse)

C’était son regard d’inhumaine…

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30 cm par 40 cm, acrylique sur panneau, 2018

C’était son regard d’inhumaine
La cicatrice à son cou nu
Sortit saoule d’une taverne
Au moment où je reconnus
La fausseté de l’amour même

Guillaume Apollinaire

Un tableau et une lettre ouverte à l’un de mes copropriétaires…

Il y a longtemps j’ai acquis près du quartier du Rond-point, au Havre, un atelier trop petit où je me replie. J’y cultive mes langueurs et mes joies. J’y peins beaucoup, j’y dessine un peu, je n’y écris plus. J’y écoute souvent de la musique (en ce moment Michel Portal, Gabriele Mirabassi, Richard Galliano, le Quatuor Ébène…). Entre deux coups de pinceaux je fais de douces siestes dans un transat Lafuma si bien rôdé qu’il épouse mes reins, mes fesses et mes épaules mieux qu’une vieille maîtresse. J’aime être entre ses bras. Contrairement à ce que disent la rumeur et de mauvais copains je n’y reçois pas de femmes (presque pas…)

Mon bonheur résiste à tout.

L’un des copropriétaires pourtant m’emmerde (oh, si peu). Il trouve ma voiture, dans notre cour commune, trop large de quelques centimètres. (Et quoi, j’aime les autos qui rugissent, avec un gros moteur entre leurs quatre pneus. Ça suppose une bonne assise. Est-ce ma faute ?) Je mords un peu sur son emplacement. A chaque réunion de copropriété il ne manque jamais de le répéter à la cantonade. Tout le monde s’en fout. Ça l’énerve. J’adore.

J’aime bien le contredire : il vient exciter chez moi des traits de perversions ordinaires que je censure ailleurs. Parfois, sur un ton affectueux qui le déstabilise, je le traite de vieux con dans des mails ouverts à tous les copropriétaires qui m’en sont reconnaissants.

On s’est encore pris de bec. Il me reprochait, en plus de cette histoire de voiture, de ne jamais « donner la main » pour les menus travaux d’entretien de la cambuse. A cause de moi, pour sûr, la toiture n’allait pas manquer de décoller et de s’éparpiller aux quatre vents ! A travers ses récriminations et ses sauts de cabri j’ai senti qu’il nourrissait encore copieusement ses rancœurs, sa colère, son mépris pour l’artiste tête en l’air que je suis à ses yeux chassieux. Sans doute suis-je l’une de ses bêtes noires.

En réponse à son dernier courrier je me suis fendu du courriel (toujours ouvert à tous les coproprios) ci-dessous.

 
Aaahhhh, cher [xxx], merci pour ce bon moment… Je n’en demandais pas plus… C’est un plaisir de vous taquiner.
Je trouve très sain que vous vous agitiez encore ainsi malgré les ruminations qui vous accablent et je ne voudrais pas vous priver de vos petits plaisirs ! Ils donnent un sens à votre vie…
Pourquoi me chercher noises ? Je ne conteste jamais vos travaux et je loue partout votre esprit pondéré, votre grandeur d’âme, votre dévouement cafouilleux, vos contestations paralogiques et votre sens de l’humour.
Je n’irai pas jusqu’à dire que si vous disparaissiez vous nous manqueriez mais à coup sûr la copropriété serait moins pittoresque.
Bah, si ça s’envole on verra bien…  
Bon, j’ai assez parlé avec vous ces derniers temps, je vous laisse un peu jouer tout seul…
Bien amicalement,
Soluto

Je crois que je n’ai pas fini de me garer en vrac…

Et sinon, pour vous distraire fidèles lecteurs, voici un tableau en couleur…

paysage, croquis havrais, dessin, grey, soluto

40 cm par 30 cm- fin 2017, début 2018- acrylique sur panneau…

Dessin Quotidien #2, Soluto…

Dessin Quotidien #2, Soluto from jérôme le goff on Vimeo.

A l’occasion de Dessin Quotidien #2 Jérôme Le Goff est venu me poser quelques questions à l’atelier.
Il a installé ses lumières, ajusté son réflex et il s’est assis sagement  derrière le gros œil noir. Avec un bon sourire il m’a posé sa batterie de questions. Quand je croisais son regard il opinait toujours du chef, pour m’encourager sans doute. Tout s’est très bien passé.
Il s’est ensuite déplacé très respectueusement dans mon petit local afin de capter d’autres images, de courtes séquences, pour les fameux plans de coupe. Pas un papier n’a été soulevé, un carnet feuilleté, ni une toile photographiée sans mon consentement.
Délicat le garçon.
Après on a bu un café, j’étais un peu éberlué d’avoir tant parlé, il a démonté son matériel. Il avait ce qu’il lui fallait dans sa carte mémoire.
On s’est salués sur le pas de ma porte.
Ensuite je crois qu’il est allé promener son chien à la plage.

Jérôme Le Goff est artiste, peintre, vidéaste, performeur, danseur et barbu. Il est actif, créatif et productif. C’est le contraire d’un velléitaire. On peut voir son beau travail .