Mes confins, poème…

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Fusain, feuille, mars 2020

Mes confins

Impossible de me coucher, de me reposer
Je lis, je dessine, je regarde des livres d’images
Je fais de courtes siestes n’importe quand
Je sens tous mes rythmes se chambouler
J’ai gagné un cran à ma ceinture
Les larmes me montent aux yeux à la moindre chanson
Je ne mets plus de chaussures
J’ai coupé la radio, rouvert des souvenirs de 1977
J’aimerais tant passer ma main sous une robe d’été

Le 23 mars 2020

4 réflexions au sujet de « Mes confins, poème… »

  1. lucm

    Beau texte. Je suis dans ce drôle d’état d’esprit. J’avais toujours pensé que mon goût pour la lecture, la peinture ou le dessin se jouerait de l’ennui d’être en prison. Je suis casanier et j’aime rester chez moi , mais être privé de liberté, c’est autre chose et il me semble avoir aussi perdu la liberté d’être seul, de profiter de la solitude avec ma compagne, celle de d’imaginer, celle de rêver.
    Amicalement,
    Luc

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    1. soluto Auteur de l’article

      Nous voici débarrassés du devoir d’être aimable, souriant, accorte. Faire les courses en coup de vent, dans des allées désertées. Ne plus risquer de devoir faire la conversation aux pécores, aux envahisseurs. Je ne me sens privé de rien. Je soigne ma correspondance, je ris au téléphone, j’ai de bons amis bien choisis : nous rêvons ensemble de retourner dans les cafés, les restaurants… Je relis Colette et Crébillon ! Je revois quelques vieux Woody (Meurtre Mystérieux à Manhattan, j’avais oublié à quel point c’est vraiment drôle et bien fichu) je regarde en grignotant du chocolat aux amandes grillées des séries idiotes, bien ficelées, avec de belles femmes qui braquent et butent des gérants de supermarché. Bref c’est comme d’hab’ en plus cool, avec le sentiment de vivre une extraordinaire parenthèse. Ah si seulement le temps se réchauffait, que je puisse chausser mes Ray-ban et dorer mes cannes au soleil dans le jardin sur un transat… A tout bientôt cher Lucm. Prenez soin de vous…

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    1. soluto Auteur de l’article

      En demandant gentiment, sans baver, parfois ça marche. Ce qui déplait c’est le regard torve et la main qui colle. Enfin j’ai déjà expliqué tout ça dans La ménagère apprivoisée, dernière nouvelle de mon recueil Glaces sans tain paru au Dilettante. Confinez tranquille. Quand nous ressortirons de cette réclusion les survivantes doreront leurs peaux blanches par milliers et la vie reprendra son goût de printemps. A bientôt Florent. Confinez cool…

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