Mais cliquez donc!
Détails du panneau précédemment posté.
Vous, je ne sais pas, mais moi j’aime m’enfoncer dans les couches, les glacis, les accidents, les frottis. Dès que je tombe sur une image bien définie je passe de longs moments à la contempler. Je scrute Vermeer, Velázquez, Rembrandt mieux que je ne pourrais le faire dans un musée. Je vois leurs œuvres, délicatement éclairées, mieux qu’eux-mêmes n’ont pu les admirer.
J’entrevois l’intelligence qu’il leur a fallu pour que vibrent des pigments prisonniers de pâtes, de gels, de vernis, pour que des couches chantent, pour qu’ils aillent où d’autres n’étaient pas allés, pour que leur pratique, leur puissance se substituent à leurs pensées.
J’aime me rappeler que la peinture -celle que j’aime- n’est pas un moyen mais un médium, que son fond et sa forme sont indissociables -comme la couleur et son véhicule-, et que chaque touche porte en elle une part de liberté incompressible qui se rit de toutes nos spéculations oiseuses, de nos livres bavards et des imbéciles qui pensent que tout se vaut.
On ne se lasse pas de cette descente dans le détail, une flânerie dans la beauté qui vaut bien un cacheton de Tranxene.
J’aurais même tendance à penser que ça vaut mieux, non ? Un excès de peintures s’élimine naturellement (je me souviens de ces musées italiens, immenses, où les chefs-d’œuvre après trois heures de visite ne retiennent plus l’attention… Où l’on traverse des salles en les balayant du regard sans plus bien se rendre compte du génie qui patiente sur les murs…) On s’en remets vite. Un excès de Benzo, c’est de l’irritabilité, de la dépendance, de l’empoisonnement, de l’abrasement… La contemplation des œuvres d’art, mieux que la fréquentation des amis ou de la chimie, n’est jamais décevante… Accrochez-vous, vieux… Et allez peindre. Le meilleur pour vous.
Bel hymne à l’art pictural.
Mais c’est de la triche, vous maniez la plume aussi bien que le pinceau.
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Trop aimable chère Célestine… Et je dirais (préparez-vous c’est presque une lapalissade que je m’en vais vous débiter) que la force de la peinture c’est justement de n’être qu’une surface… Un texte se lit, plus ou moins bien, plus ou moins vite, la musique est inscrite dans le temps où elle se donne à entendre, mais la peinture s’embrasse entièrement, immédiatement. Sa matérialité est sa probité… Belle journée à vous Célestine…
Comme très souvent je suis bien d’accord avec Célestine !…
Et moi bien heureux de vous savoir passée par ici… Je vous espère en grande forme. A très bientôt Laurence.
» Ne dévoilons pas trop les secrets de Mélusine »