C’est beau, c’est très beau !… et me revient :
« … Serre-moi encore
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux…
Serre-moi encore
Nous les écorchés vifs… »
Noir désir.
Chère Milène, j’ai écouté la chanson que je ne connaissais pas. Je bloque un peu sur Noir Désir et son chanteur. Depuis un certain évènement s’impose à moi à chaque écoute de hasard l’image d’une femme massacrée, morte peut-être à cause d’une prise en charge trop tardive (assassinée deux fois, donc). Une sorte de rage m’éprouve, et de honte aussi. Ça n’aide pas à rentrer sereinement dans l’univers du groupe… Bien sûr joli texte… Bien sûr musique fiévreuse. Le « Etouffe-moi si tu peux… » (on peut toujours…) m’indispose cependant. Sa dimension prétendument métaphorique devient dès lors suspecte.
J’aime les écorchés d’artistes, de cire, de sanguine ou de fusain. Le plus nu que nu. Quand, entre l’os et la peau, les puissants entrelacs de muscles rappellent les tensions délicieuses des corps. Mon « écorchons-nous » est peut-être un appel au vif, un appel au cœur, un appel à la chair, un appel à cette sorte de vérité qui, d’ordinaire, reste prisonnière de la peau. Mais là, chère Milène, vous m’emmenez un peu loin…
Ben, j’aime bien vous emmener un peu loin !… Je savais déjà en faisant cette première réponse, que j’allais vous mettre mal à l’aise… Enfin pas moi, mais le texte de Noir Désir ! Moi aussi je bloque sur cet évènement et pas qu’un peu ; je pense souvent à elle Marie et à toutes les autres… Comme quoi, un mot, un seul résonne et réveille la mémoire. « Ecorché » fait appel à la douleur, mais je veux bien vous suivre sur l’appel au coeur, l’appel à la chair…
L’effeuillé mort se ramasse à l’appel. On le siffle, plus personne. Il repose. L’appel du cœur est moqueur, celui de la chair ment (et se paie chèrement) M’emmener un peu loin ? Ben dites donc Milène ! Si l’on ne se connaissait pas je pourrais prendre votre audace pour une proposition ! Passez devant, je vous suis… Merci en tout cas de vos passages, de vos commentaires, in et off… Au plaisir…
A la fin de The Invisible Man, Wells conseille au candidat à l’invisibilité de ne pas choisir l’hiver pour la pratique de cet exercice : un été banalement chaud est la moins mauvaise des saisons.
H.G. Wells dit : — Lecteur écorché, pelé, scarifié, à vif, osseux : — La saison la moins inconfortable pour la pratique de l’invisibilité est un été banalement chaud.
Il y a un rapport entre le « écorchons-nous » de Soluto Blog, la «réalité épineuse » d’Arthur Rimbaud, poète — et la pratique de l’invisibilité par un été banalement chaud.
Comme nous sommes mal fait au moment d’écrire ce rapport : il m’échappe.
En toute saison je tourne le chaton de la bague, et le serre dans mon poing. Mais gare à qui m’accroche par inadvertance car alors je bondis dans mon costume de sang. Je n’ai pas le grand caractère (même si) je traîne l’aile plus souvent qu’à mon tour dans les soirées paniques. Quant au rapport il sera exhaustif, protégé et au pied du drapeau. Bien à vous cher Alfonso…
Une aile de corbeau rognée par les pluies acides chère Françoise… Parfois, par pure perversion je m’arrache une plume, la trempe dans le fiel, le ressentiment, et je me travaille. Je fais l’intéressant. Un dessin par-ci, un paragraphe par-là… Certains, certaines, viennent parfois à leurs pieds y déposer leurs mots, comme d’autres déposent des fleurs aux monuments aux morts. J’aime le silence des places rondes et silencieuses, blanchies la nuit par les lampadaires. Alors vous savez, les drapeaux, je les laisse aux rapports. Ce n’était qu’une piste, une indication, un clou pour qu’Alf raccroche ce qui, dans un moment sensible, semblait lui avoir échappé…
J’aime bien les corbeaux.,Il y en a un, justement juché sur le toit, défiant, les ailes tremblantes, le vent et la pluie en escadrille.
Bien à vous.
Françoise.
Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus…
Sur la nature défleurie
Faites s’abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids !
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous,
Dispersez-vous, ralliez-vous !
Par milliers, sur les champs de France,
Où dorment les morts d’avant-hier,
Tournoyez, n’est-ce pas, l’hiver,
Pour que chaque passant repense !
Sois donc le crieur du devoir,
0 notre funèbre oiseau noir !
Mais, saints du ciel, en haut du chêne,
Mât perdu dans le soir charmé,
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu’au fond du bois enchaîne,
Dans l’herbe d’où l’on ne peut fuir,
La défaite sans avenir.
C’est beau, c’est très beau !… et me revient :
« … Serre-moi encore
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux…
Serre-moi encore
Nous les écorchés vifs… »
Noir désir.
Chère Milène, j’ai écouté la chanson que je ne connaissais pas. Je bloque un peu sur Noir Désir et son chanteur. Depuis un certain évènement s’impose à moi à chaque écoute de hasard l’image d’une femme massacrée, morte peut-être à cause d’une prise en charge trop tardive (assassinée deux fois, donc). Une sorte de rage m’éprouve, et de honte aussi. Ça n’aide pas à rentrer sereinement dans l’univers du groupe… Bien sûr joli texte… Bien sûr musique fiévreuse. Le « Etouffe-moi si tu peux… » (on peut toujours…) m’indispose cependant. Sa dimension prétendument métaphorique devient dès lors suspecte.
J’aime les écorchés d’artistes, de cire, de sanguine ou de fusain. Le plus nu que nu. Quand, entre l’os et la peau, les puissants entrelacs de muscles rappellent les tensions délicieuses des corps. Mon « écorchons-nous » est peut-être un appel au vif, un appel au cœur, un appel à la chair, un appel à cette sorte de vérité qui, d’ordinaire, reste prisonnière de la peau. Mais là, chère Milène, vous m’emmenez un peu loin…
Ben, j’aime bien vous emmener un peu loin !… Je savais déjà en faisant cette première réponse, que j’allais vous mettre mal à l’aise… Enfin pas moi, mais le texte de Noir Désir ! Moi aussi je bloque sur cet évènement et pas qu’un peu ; je pense souvent à elle Marie et à toutes les autres… Comme quoi, un mot, un seul résonne et réveille la mémoire. « Ecorché » fait appel à la douleur, mais je veux bien vous suivre sur l’appel au coeur, l’appel à la chair…
L’effeuillé mort se ramasse à l’appel. On le siffle, plus personne. Il repose. L’appel du cœur est moqueur, celui de la chair ment (et se paie chèrement) M’emmener un peu loin ? Ben dites donc Milène ! Si l’on ne se connaissait pas je pourrais prendre votre audace pour une proposition ! Passez devant, je vous suis… Merci en tout cas de vos passages, de vos commentaires, in et off… Au plaisir…
A la fin de The Invisible Man, Wells conseille au candidat à l’invisibilité de ne pas choisir l’hiver pour la pratique de cet exercice : un été banalement chaud est la moins mauvaise des saisons.
H.G. Wells dit : — Lecteur écorché, pelé, scarifié, à vif, osseux : — La saison la moins inconfortable pour la pratique de l’invisibilité est un été banalement chaud.
Il y a un rapport entre le « écorchons-nous » de Soluto Blog, la «réalité épineuse » d’Arthur Rimbaud, poète — et la pratique de l’invisibilité par un été banalement chaud.
Comme nous sommes mal fait au moment d’écrire ce rapport : il m’échappe.
L’ Homme invisible est un écorché.
En toute saison je tourne le chaton de la bague, et le serre dans mon poing. Mais gare à qui m’accroche par inadvertance car alors je bondis dans mon costume de sang. Je n’ai pas le grand caractère (même si) je traîne l’aile plus souvent qu’à mon tour dans les soirées paniques. Quant au rapport il sera exhaustif, protégé et au pied du drapeau. Bien à vous cher Alfonso…
Au pied de quel drapeau traînez -vous votre aile d’albatros?
Françoise.
Une aile de corbeau rognée par les pluies acides chère Françoise… Parfois, par pure perversion je m’arrache une plume, la trempe dans le fiel, le ressentiment, et je me travaille. Je fais l’intéressant. Un dessin par-ci, un paragraphe par-là… Certains, certaines, viennent parfois à leurs pieds y déposer leurs mots, comme d’autres déposent des fleurs aux monuments aux morts. J’aime le silence des places rondes et silencieuses, blanchies la nuit par les lampadaires. Alors vous savez, les drapeaux, je les laisse aux rapports. Ce n’était qu’une piste, une indication, un clou pour qu’Alf raccroche ce qui, dans un moment sensible, semblait lui avoir échappé…
Cher oiseau,
J’aime bien les corbeaux.,Il y en a un, justement juché sur le toit, défiant, les ailes tremblantes, le vent et la pluie en escadrille.
Bien à vous.
Françoise.
Je vous répondrai d’un poème de Rimbaud intitulé Les Corbeaux et vous invite à suivre ce lien : http://www.franceculture.fr/emission-les-animaux-ont-aussi-leur-histoire-maitre-corbeau-oiseau-de-malheur-2015-07-26
Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus…
Sur la nature défleurie
Faites s’abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids !
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous,
Dispersez-vous, ralliez-vous !
Par milliers, sur les champs de France,
Où dorment les morts d’avant-hier,
Tournoyez, n’est-ce pas, l’hiver,
Pour que chaque passant repense !
Sois donc le crieur du devoir,
0 notre funèbre oiseau noir !
Mais, saints du ciel, en haut du chêne,
Mât perdu dans le soir charmé,
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu’au fond du bois enchaîne,
Dans l’herbe d’où l’on ne peut fuir,
La défaite sans avenir.
super boulot vraiment
Merci chère Saly… Au plaisir…