Huile sur toile, 2015, 40 cm x 30 cm
« Ce n’est pas le métier de belle femme qui est difficile, c’est celui de femme, tout simplement » disiez-vous… La beauté de certaines femmes se dresse toujours entre elles et nous. Elle est une promesse doublée d’un mensonge. Mais sans doute adore-t-on qu’on nous mente : la cruauté des oscillations du désir est si douloureuse. Avec la belle on croit tenir quelque chose. Pourtant rien ne dure et tout s’épuise dans la possession. La splendide dont nous raffolons aujourd’hui nous agacera demain. Bientôt nous nous chipoterons.
Reflets croisés dans les miroirs brisés, on aime qu’on croie qu’on nous abuse. Le mâle est la dupe consentante de l’accouplement. La fable de la belette et du barbon n’a pas de morale. Toujours elle le ruinera, toujours elle le vaincra, toujours il croira avoir vécu.
Reste, une fois qu’on a enjambé la beauté, la femme toute nue. Dépouillée de ses appâts, malmenée par le quotidien, sous-payée par rapport à son équivalent masculin, tracassée par ses enfants, souvent dévaluée par son Jules ou son mari, quand ce n’est pas par les deux à la fois, elle n’est pas à la noce. Au fil des années sa peau se ramifie dans une nasse de rides, sa silhouette se floute dans sa chair épaissie et ses os poreux menacent de se rompre. Benoitement elle s’éloigne du champ du désir. Demain elle sortira des champs de vision. Les plus chanceuses auront tissé quelques liens d’attachement de-ci, de-là, et vieilliront à bas bruit. Les autres n’en finiront pas de mourir en perdant une à une leurs dents et leurs illusions. Toutes regarderont sécher leurs regrets sur le fil ténu de leurs vies rétrécies.
Je ne vois rien de plus difficile que sa triste condition, sinon celle de l’homme, condamné éternellement à supporter ses rebuffades, ses jérémiades, ses échauffements et ses sollicitations multiples à participer aux tâches d’un quotidien dépourvu de noblesse. Ah Rimbaud… Rimbaud… « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l’ai trouvée amère. − Et je l’ai injuriée. »
Parfois, de toute ma condescendance, j’ai des pensées pour ceux qui se sont vautrés une vie toute entière dans la laideur, qui l’ont bue jusqu’à la lie ou qui s’y sont noyés, et qui n’ont pas trouvé les mots pour la tailler en pièces.
La femme n’existe pas (Lacan), l’homme n’existe pas plus (Bernard, un voisin), seule la pelote de barbelé qui les entortille affirme sa réalité.
Faut-il aimer souffrir pour en jouir si exquisément.
il y a des personnages presque fictifs à la Françoise Pain.
La Duchesse de Pain :
et la réalité rugueuse à étreindre
et les personnages presque fictifs de Soluto Blog à étreindre.
Et nous les étreignons, souvent, de toute notre force…
La force de l’étreinte..jusqu’à l’ étouffement …s’envoler ridée (un peu) entre vos bras puissants. Entendre le grincement de vos dents de votre mâchoire guillotine….et redevenir bleue.
Bien à vous.
Françoise.
Si je ne craignais que la prétérition ne vous blesse,
je vous répondrais bien à la Tristan Bernard
Peut-être que je serai vieille
Répond Marquise, cependant
J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille
Et je t’emmerde en attendant
Mais vous avez raison, et je n’ai plus exactement vingt-six ans…
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Ni moi non plus… Par chance « le frisson sous la peau n’a pas d’âge ». Et tous les goûts sont dans ma nature. Certains aiment les roses fanées (et Ronsard d’en prendre pour son grade) Pour nos jeunes lecteurs, afin qu’ils sachent de quoi nous parlons, nous ajoutons le lien vers la célèbre Marquise que vous évoquez, non sans leur rappeler qu’ils peuvent aller jusqu’au texte qui marche admirablement sur ses vers de sept pieds… Beau dimanche à vous…
A cet égard, la plus belle chanson de Brassens reste sans doute « Saturne ».
Beau dimanche à vous cher ami
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Sans doute… A bientôt Célestine… (clic)
La force de l’étreinte. …Suffoquer ridée entre vos bras puissants..Entendre le grincement des dents de votre mâchoire guillotine jusqu’à l’essoufflement et redevenir bleue.
Bien à vous.
Françoise.
Je reprends votre joli texte et remplace « femme » par « homme » et n’y trouve rien à redire.
Bien à Vous.
Françoise.
Merci de votre passage chère Françoise… Et bienvenue (suffoquez moins, déridez-vous et retrouvez un teint rosé… Vous êtes ici mon hôte…)
Merci de votre accueil.
Je suis noire et je me demandais si les explorateurs de cette couleur y mêlaient du rose?
Bien à Vous.
Françoise.
Chère Françoise, je suis favorable à tous les mélanges ! Et quelques roses soutenus plongés dans des noirs d’ivoire ou de charbon donnent sans doute de très beaux gris colorés… Mais j’aime aussi que les couleurs chantent l’une à côté de l’autre. Une pointe de rose sur une surface d’ébène… J’en frissonne à l’avance… A tout bientôt…
Ne doutez plus…tentez le gris coloré et frissonnez….si je puis me permettre.
Votre panthéon de portraits est le mien de toujours et de jamais.
Vos mots sont intègres
je vous aime bien.
Bien à vous.
Françoise..
Merci de ces quelques mots bienveillants. Je vous permets de m’inciter à ouvrir ma palette et de me pousser au frisson.
(Mon panthéon est décousu… Si ça continue…)
J’aime bien qu’on m’aime bien.
L’ai-je bien descendu?
Au plaisir chère Françoise…