> Cher Nuageneuf, il s’agissait dans mon esprit d’un chenapan des villes. Celui évoqué par Claude Roy me rappelle l’enfant que j’étais, qui courait l’île aux Boeufs en tout sens, qui s’inventait avec un « meilleur copain » des cabanes le long de la Seine à Oissel, qui chassait les escargots et fabricait des arcs en noisetier qui n’ont jamais blessé rien ni personne… Celui qui, assis en classe, savait aussi battre la campagne avec une discrétion absolue…
Bonjour cher Soluto,
Ce sacré chenapan que nous faites découvrir ce matin évoque ce poème de Claude Roy que je vous livre en partage.
L’enfant qui battait la campagne
Vous me copierez deux cents fois le verbe :
Je n’écoute pas. Je bats la campagne.
Je bats la campagne, tu bats la campagne,
Il bat la campagne à coups de bâton.
La campagne ? Pourquoi la battre ?
Elle ne m’a jamais rien fait.
C’est ma seule amie, la campagne.
Je baye aux corneilles, je cours la campagne.
Il ne faut jamais battre la campagne :
On pourrait casser un nid et ses oeufs.
On pourrait briser un iris, une herbe,
On pourrait fêler le cristal de l’eau.
Je n’écouterai pas la leçon.
Je ne battrai pas la campagne.
Claude Roy
On peut éventuellement retrouver plus d’informations sur le poème ici
Amitiés et félicitations pour cet extrait complémentaire.
> Cher Nuageneuf, il s’agissait dans mon esprit d’un chenapan des villes. Celui évoqué par Claude Roy me rappelle l’enfant que j’étais, qui courait l’île aux Boeufs en tout sens, qui s’inventait avec un « meilleur copain » des cabanes le long de la Seine à Oissel, qui chassait les escargots et fabricait des arcs en noisetier qui n’ont jamais blessé rien ni personne… Celui qui, assis en classe, savait aussi battre la campagne avec une discrétion absolue…