
On chaussait nos tiags de contrebande
(à cette époque-là elles tombaient facilement du camion)
On achetait plus ou moins nos biftons d’entrée
On s’entassait dans la Salle Franklin rue Dumé d’Aplemont
C’était moite, ça sentait le vestiaire, le thé
On était chargé jusqu’aux sourcils
On nageait dans la fumée
Nos langues pataugeaient dans de mauvaises bibines
On exposait nos frêles carcasses aux murs d’amplis.
On vibrait de toute notre tripe, à nous en décoller la plèvre
On s’assourdissait tant qu’on pouvait
Quand le concert tardait à commencer on gueulait « Rock’n roll Bordel! »
Les filles avaient de la gueule et des bas troués
La Story rugissait
On était jeune, les rues étaient noires, on était jeune
On collait à l’instant
Quelques uns depuis sont morts violemment
Réjouissons-nous de n’avoir rien oublié
Et d’avoir été là au bon moment, au bon endroit…
L’époque du sexe sans risques et des motos sans freins… Comme un arrière goùt de « Valstar » (consignée)…
Elle avait sur chacune de ses fesses un B majuscule tatoué.
Maintenant encore je me demande qui était ce BOB.
Ah, le monde d’avant.
Ah les normands avaient du talent ; ils en ont encore. De quoi faire une émission de télévision ?
Tout ça m’a rappelé ma jeunesse, tout y est. C’était dans l’Ouest encore, mais à Nantes. On a bien ri.
Un soir, auprès d’une Grim’, on se croisera, Soluto…
> Ce sera avec grand plaisir Hub! Une Grim’ ou une Affli… Bien qu’une Kro, même de base, ne soit pas pour me déplaire… Ouais, un soir on cognera nos pintes…