
Pis on grandit sans
Qu’on les perde :
Ainsi, moi, j’aime bien roupiller,
J’peux pas travailler,
Ca m’emmerde. J’en foutrai jamais une secousse,
Même pas dans la rousse
Ni dans rien.
Pendant que l’soir, ej’ fais ma frape,
Ma soeur fait la r’tape,
Et c’est bien. Alle a p’us d’daron, p’us d’daronne,
Alle a plus personne,
Alle a qu’moi. Au lieu de soutenir ses père et mère,
A soutient son frère,
Et puis, quoi ?
Son maquet, c’est mon camarade:
I’ veut bien que j’fade
Avec eux. Aussi, ej’ l’aim’, mon beau-frère Ernesse,
Il est à la r’dresse,
Pour nous deux. Ej’m’occupe jamais du ménage,
Ej’suis libre, ej’ nage
Au dehors,
Ej’vas sous les sapins, aux Buttes,
Là, j’allong’ mes flûtes,
Et j’m’endors. On prend des manières à quinze ans,
Pis on grandit sans
Qu’on les perde :
Ainsi, moi, j’aime bien roupiller,
J’peux pas travailler,
Ca m’emmerde.
J’ai toujours pensé que dessiner des personnages couchés était très difficile et je ne pense pas me tromper… Ce n’est pas la première fois que vous vous donnez à cet exercice et je suis à chaque fois, épatée ! Celui-là est superbe et le texte de Bruant lui colle bien. Vous êtes fort !… « … Ej’ suis libre, ej’nage au dehors ej’vas sous les sapins, aux Buttes, là, j’allong’ mes flûtes et j’m’endors ». J’adore !
Superbe, cher Soluto !
Plus un grand bravo pour le poème que je découvre avec ravissement.
Amitiés.
C’est vrai que c’est un des points de vue les plus difficiles mais aussi des plus excitants!
Ceci dit, le « grand Mantegna » n’a pas fait que de « roupiller »…
Il existe une version chanté (ou dite) par Renaud, j’y pensais ce matin même (surtout le « j’aime pas travailler ça m’emmerde »)… comme un lundi…
> Oui!!! Bien sûr… C’est le morceau d’ouverture de l’excellent album « Le p’tit bal du sam’di soir » avec Baselli au soufflant… Une merveille… Je ne sais même pas si elle existe en cd… Ah, Renaud, on aurait aimé que ça se termine mieux… Le tutu, quand même, ça attaque sévère… Cher Hub, si le travail vous emmerde et que vous ne l’aimez pas, ne soyez plus votre bourreau et allez à votre tour allonger vos canes… On n’est pas obligé de se maltraiter! même le lundi!