
La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
Le ferlin d’or de mon avenir
Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté
L’épatante présence de Jeanne
L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et me regardait en passant
Froissis de femmes
Et le sifflement de la vapeur
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Les vitres sont givrées
Pas de nature !
Et derrière, les plaines sibériennes le ciel bas et les grands ombres des taciturnes qui montent et qui descendent
Je suis couché dans un plaid
Bariolé
Comme ma vie
Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle écossais
Et l’Europe toute entière aperçue au coupe-vent d’un express à toute vapeur
N’est pas plus riche que ma vie
Ma pauvre vie
Ce châle
Effiloché sur des coffres remplis d’or
Avec lesquels je roule
C’est beau ! Tout est beau.
j’allais dire la même chose !
tiens toi à carreaux comme ton plaid ….
Mr. Cendrars nous ramène très loin, comme ce tableau superbe……
Ce très bel extrait ne serait-il pas plutôt issu de la « Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France » ?
Ce qui n’enlève rien ni aux « Pâques » ni à la « Prose ».
Et le gars Blaise a encore bien d’autres merveilles dans son sac.
> Non, Patrice, je ne le crois pas, mais je vais vérifier quand même et vous redirai ça à l’occasion… En tout cas je suis ravi de vous accueillir sur mes pages… Revenez vite et au plaisir… (Bourlinguer m’attend, je l’attaque la semaine prochaine…)