Au 47 bis de la rue J.J.Rousseau Marion rêvasse ou chante la vie profonde…

La vie profonde

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains ! Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace ! Sentir, dans son coeur vif, l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.
- S’élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend. Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

 

  Anna de NOAILLES  



7 réflexions au sujet de « Au 47 bis de la rue J.J.Rousseau Marion rêvasse ou chante la vie profonde… »

  1. Cécile

    La promesse

    Vous qui n’avez pas vu les plus tendres juillets
    Rayonner sur votre jeune âge,
    Regardez dans mon coeur: des parterres d’œillets
    Fleurissent près d’un bleu rivage. Embarquez-vous ce soir sur mes yeux de cristal,
    Glissez au pays de mon âme,
    Où flots du désir triste et sentimental
    Font une chanson qui se pâme. Vous connaîtrez alors un beau plaisir, sucré
    Comme les angéliques vertes,
    Comme la rose en feu qui parfume le pré
    De ses trente feuilles ouvertes. Alors vous connaîtrez des instants doux et clairs
    Comme des gouttes de miel rose,
    Frais comme un paradis de sources, d’herbe et d’air,
    Joyeux comme l’aurore éclose, Car je possède en moi tous les pays de prix,
    Et les azurs de la jeune Oise,
    Et le coeur délicat, neigeux, rose et fleuri,
    Des adolescentes Chinoises … » ah ! Ecoutez-moi ça ! « Car je possède en moi tous les pays de prix,
    Et les azurs de la jeune Oise,
    Et le coeur délicat, neigeux, rose et fleuri,
    Des adolescentes Chinoises … »

    C’est fou, oublié et délicat ce qu’écrit cette femme, dont le physique de grand volatile aux yeux sombres et très cernés m’a toujours un peu rebutée et apeurée.
     

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