Ras la seringue…

aquarelle portraits le havre soluto

 

J’ai commis ce sticker il y a trente ans. J’étais jeune…
Une amie vient de me le renvoyer, je ne l’avais pas oublié. Nous avions à cette époque la gauche vendue et Rocard en ligne de mire. Force est de constater que tout n’a fait qu’empirer, que la santé décline, que la précarité n’émeut personne, que les politicards de tous poils ne se donnent même plus l’apparence de la vertu.
Ma fibre militante, déjà bien lâche à cette époque, ne vibre plus. Je me méfie de mon prochain, de tous ces pauvres qui feraient des riches exécrables, de tous ces assoiffés de vengeances qui ne se remettent pas de tant de maltraitance quotidienne et qui tourneraient allègrement tortionnaires si on leur confiait les manettes. Perplexité donc à l’égard de tous ces privés de paroles qui ne professent que des conneries à longueur de sondage ou de micro-trottoir, qui jouent au loto sportif, qui rêvent à Disneyland et qui se rendent au musée en troupeau parce qu’on a transformé la culture en produit culturel bien emballé. Je vis à l’abri des apôtres du vivre ensemble et du sympa.
Je n’aime pas les gens.

Mais toi, là, qui me lis, toi avec qui je passerais bien un moment si la vie se comportait mieux (ML), toi tout seul privé de tes poteaux, avec tes problèmes d’homme et de mélancolie (LF), ben tu vois, je pourrais rire et pleurer avec toi, batailler et débattre jusqu’à te donner raison sans me sentir flouer, t’écouter et te soigner jusqu’au bout. Je pourrais même, si ça se présentait bien, mieux me bouger les miches pour toi que pour moi-même.

Et ne me remercie pas.
Ce n’est pas drôle de vieillir…

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