Encre de chine et couleurs numériques, 15 cm x 21 cm
…
A privatif
Les jambes, tous les prophesseurs de fysique le savent bien
C’est le première chose qu’on écarte
Quant aux bras, des femmes très distinguées
S’en passent (depuis fort longtemps)
Et, ma foi, elles ont raison. D’un point de vue économique et social
Ça élimine les bracelets, les bagues
Les tatouages sur le biceps
Les bas nylon et les robes nioulouque. Et l’on devrait rendre obligatoire
Par arrêté municipal
L’usage de la femme-tronc pour les pauvres.
Boris Vian, Barnum’s Digest, 1948.
Ami Soluto,
Même si on ne peut se souvenir de tout —et c’est heureux—je suis surpris d’avoir totalement occulté ce poème de B.Vian que je suis heureux de découvrir par votre entremise. Votre travail d’illustration est effrayant à souhait!
> Je n’illustre pas à proprement parler des textes. Disons plus simplement que lorsqu’un dessin me plait je cherche à lui associer un poème aimé… Cette encre de chine est entrée en écho avec ces vers de Vian. J’ai acheté Les Cantilènes en gelée au lycée… Barnum Digest était compris dans le recueil. J’ai tout de suite aimé cette écriture ludique, incisive, sexuelle. Mais j’avais bien sûr oublié dans son détail ce poème quand j’ai voulu rédiger ce post… — Un jour que je voudrai vous apitoyer je vous raconterai comment j’ai perdu tous (tous !) mes livres de jeunesse et d’adolescence dans une inondation, tous ceux que je promettais à mes enfants… Et des centaines de dessins, ce dont je me suis finalement mieux remis… Mes Cantilènes avaient pris l’eau. Me restait la femme-tronc… Merveilleux Google ! Il me l’a restituée en trois clics ! Ô joie… Puis le temps a passé et je n’ai jamais retrouvé les émotions nichées dans les Cantilènes. J’ai snobé Vian (et sans regret…) J’étais passé à Queneau et mon amour pour cet auteur, par contre, ne s’est jamais démenti… Ouh là… Voici que moi aussi je dérive au fil de l’eau… A tout bientôt, Nuage…