
C’est rue de la Crique que j’ai fait mes classes
Au Havre dans un bar tenu par Chloé
C’est à Tampico qu’au fond d’une impasse
J’ai trouvé un sens à ma destinée
On dit que l’argent est bien inodore
Le pétrole est là pour vous démentir
Car à Tampico quand ça s’évapore
Le passé revient qui vous fait vomir
C’est là qu’j’ai laissé mes joues innocentes
Oui à Tampico je m’suis défleurie
Je n’étais alors qu’une adolescente
Beaucoup trop sensible à des tas d’profits
Les combinaisons n’sont pas toujours bonnes
Comme une vraie souris j’ai fait des dollars
Dans ce sale pays où l’air empoisonne
La marijuana vous fout le cafard
On m’encourageait j’en voyais de drôles
Je vidais mon verre en fermant les yeux
Quand j’avais fait l’plein je voyais l’pactole
Et les connaisseurs trouvaient ça curieux
Une fille de vingt ans c’est pour la romance
Et mes agréments semblaient éternels
Mais par ci par là quelques dissonances
En ont mis un coup dans mon arc-en-ciel
C’est là qu’j’ai laissé derrière les bouteilles
Le très petit lot de mes p’tites vertus
Un damné matelot qui n’aimait qu’l’oseille
M’en a tant fait voir que j’me r’connais plus
Oui il m’a fait voir le ciel du Mexique
Et m’a balancée par un beau printemps
Parmi les cactus dans l’décor classique
Où l’soleil vous tue comme à bout portant
Un coq shangaïé un soir de folie
A pris mon avenir de même qu’un cadeau
Il m’a dit « Petite il faut qu’on s’marie
Tu seras la fleur d’un joli bistrot »
De tels boniments démolissent une femme
Je m’voyais déjà derrière mon comptoir
Les flics de couleur me disaient « Madame! »
Bref je gambergeais du matin au soir
Mon Dieu ramenez-moi dans ma belle enfance
Quartier Saint-François au Bassin du Roi
Mon Dieu rendez-moi un peu d’innocence
Et l’odeur des quais quand il faisait froid
Faites-moi revoir les Neiges exquises
La pluie sur Sanvic qui luit sur les toits
La ronde des gosses autour de l’église
Mon premier baiser sur les chevaux d’bois
Ah, et aussi, régulièrement actualisé vous pourrez retrouver sur ce book certaines de mes images…
Un régal: une image d’Epinal dévastatrice…
J’avais une tante comme ça… ou un tonton, j’ai jamais vraiment su (si, tout de même, mais beaucoup plus tard)… c’était tout son charme un peu âpre.
Certains s’y faisaient, d’autres pas. Tatatonton ne laissait en tout cas personne indifférent
Je me demandais par ailleurs quel outil vous utilisiez pour vos dessins et aussi quel support, type de papier, grammage, tout ça… mais bon, ça peut très bien rester secret
Oui, merci. Vous confirmez mon hypothèse.
Bonne journée
> J’adore confirmer les hypothèses! Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas!!! A tout bientôt Jean…