Quoi?! Quoi?! Qu’est-ce qu’il dit?! Hein? Quoi?? Il dit quoi?… C’est dingue ça! On comprend ri’n à qu’est-ce qu’i’ dit!!!



  Messieurs Lucien Képol et  Géronte Lefebvre, vendeurs d’avenirs à bas prix pour quelques uns qui n’en veulent pas…

Depuis que son corps devenu parfois embarrassant montre ses trahisons (pas assez beau, trop grand, trop petit, trop gras, peau enflammée et rougissante, pas assez conforme à la tyrannies des canons du moment), depuis que ses désirs, liés à sa sexuation, le contraignent à chercher de quoi se satisfaire dans une rencontre  toujours périlleuse avec l’autre, depuis qu’il sait que l’enfance, dont il est encore pleinement habité, est révolue, depuis qu’il accède au sentiment de finitude (que ce qui est aujourd’hui peut ne plus être demain), depuis qu’il a accès à une pensée douée d’abstraction et depuis que l’insécurité ambiante complète comme un écho ses propres questionnements existentiels (discours critique sur son orientation scolaire, sur ses performances, sur son projet professionnel et sur un avenir par définition incertain), le jeune sait trop bien que le monde des adultes, vers lequel il tend inexorablement, n’est pas la promesse d’épanouissement que voudraient bien lui vendre ses parents qui n’y croient plus beaucoup — ni non plus d’ailleurs la société toute entière qui l’attend et le redoute. En quelque sorte on ne lui refera pas le coup du père Noël…

A ses yeux, bien souvent, il n’y a plus vraiment de cadeaux à venir.


Une réflexion au sujet de « Quoi?! Quoi?! Qu’est-ce qu’il dit?! Hein? Quoi?? Il dit quoi?… C’est dingue ça! On comprend ri’n à qu’est-ce qu’i’ dit!!! »

  1. Klaudandreson

    Se plaindre de l’absence de cadeaux à venir ? Petits ingrats. Ce serait oublier que les d’jeun’s ont surtout devant eux la merveilleuse incertitude d’un avenir lointain. Pour tous ces possibles et pour ce lointain là, je connais quelques vieux (dont moi) qui vendraient volontiers leur reste de destin contre un peu d’acné,  des découvertes inattendues et autant de surprises, même mauvaises.

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  2. Pouchka

    C’est là toute l’adolescence, ce passage vers la vie adulte ! Mais y a-t-il un âge pour l’être ?

    Cette incertitude peut faire peur, nous rend à cet âge fragile, maladroit, mais souvent par insouciance nous donne courage, nous trace des voies que nous ne prendrions sans doute pas avec une dizaine ou deux de plus !!!!

    Pour ma part j’avance dans le temps, il m’arrive de regarder en arrière, d’avoir un peu de nostalgie, mais j’ai encore et je l’espère devant moi de belles journées, de belles aventures à vivre  et j’y crois !!! Je ne suis pas ce ceux et celles qui aimeraient avoir 20 ans et tout ce que je sais … non, j’aimerai simplement encore avoir 20 ans pour revivre ou vivre d’autres aventures , emprunter d’autres chemins , en fait avoir plusieurs vies … Mais en avançant dans l’âge, n’avons-nous pas aussi plusieurs vies avec les joies, les malheurs, les rencontres , les challenges , les découvertes etc … Ne sommes nous pas toujours des adolescents , le temps qui nous reste , n’est il pas toujours mystérieux ?

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  3. Soluto

    > Ah, Pouchka, je ne sais pas si le temps qui nous reste est toujours mystérieux… Mais il est sûr qu’il sera surtout ce que nous en ferons… Il n’y a que la mort qui soit certaine et qui puisse nous arrêter… Pour le reste, libre à nous de nous montrer inventif, de secouer les convenances qui nous enchaînent, de penser demain plutôt que de subir… Nul ne nous oblige à continuer comme nous avons commencé. Notre servitude est souvent volontaire et l’âge ne nous accable pas, il nous porte si nous l’embrassons bien… A tout bientôt…

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