Emportez-moi
Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l’étrave, ou si l’on veut, dans l’écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.
Dans l’attelage d’un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l’haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.
Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Sur les tapis des paumes et leurs sourires,
Dans les corridors des os longs, et des articulations.
Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.
Henri Michaux
Certains sujets me semblent être observés à travers un verre d’eau(?). Des couloirs du métro. L’ensemble de ces dessins a sur moi un effet de rêve, l’effet de certains médicaments, juste à côté de la réalité, un univers parallel. Et Henri Michaux n’y est pas étranger, je l’adore.
Comment vous dire; je suis toujours bousculé par le mariage réussi de vos textes et vos croquis. Comment vous faites ça, vous ne le savez sans doute pas; mais c’est fait!!! Alors continuer à nous emouvoir.
pierrVass; ursurpateur sans mauvaise intention de l’intitilé de votre blog. Je l’ais donc changer; et merçi de votre courriel à ce propos
Portez vous bien… And so long
http://croquis-et-itinerrances.over-blog.com/
Emportez-moi, une antienne entêtante ces jours-ci, elle s’impose devant une feuille esquif ou caravelle posée sur la rosée, puis un éclair de lucidité, je vérifie, mais oui, c’est bien vous, je l’avais oublié, qui m’avez remis ce poème en mémoire. Merci.
> Et si tout ce blog n’a servi qu’à vous remettre ce texte en mémoire, c’est déjà une grande satisfaction pour moi… A tout bientôt Elise…