Fusain, papier, 21 cm x 29,7 cm, avril 2019
Dessin pour une huile à venir…
3 commentaires
C’est Cioran sur les planches, en robe bleue, puissante, fragile et désirable. Aujourd’hui tout le monde l’aime ; on lui reprochera demain sa lucidité. On ne lui pardonnera pas de serrer d’aussi près la condition de l’homme, de convoquer des rires irrépressibles en rappelant implacablement sa solitude et sa finitude. Les petits rigolos de service et les woki-comiques n’ont qu’à bien (mieux) se tenir. C’est de l’humour à coups de marteau et une certaine idée de la grande santé.
Avec elle rions aussi en attendant la mort.
Bonnes fêtes à tous.
« … Les êtres s’effacent, on a beau conserver leur os dans des caisses d’ébène, graver leur nom dans la pierre, ça ne dure que la vie des suivants… des quelques survivants… le souvenir se garde au cœur, dans un petit coin… le visage, l’image ne durera que ce que va durer votre existence… un passage, une passade de je ne sais quel dieu féroce. Alors, on s’accroche à son papier, on griffonne, on s’efforce de faire revivre. Une entreprise de fou, tout est déjà en charpie, tout s’enfloue, se déforme… une photo qui s’extirpe d’un carton jauni, brûlé par le temps. Le papier ça meurt aussi, ça dure un peu plus que les roses… si peu ! »
Alphonse Boudard Mourir d’enfance 1995
Vive les blogs et les blogueurs (les bonnes adresses)
Paul + Léo = Barbara ?
Difficile d’organiser la résistance. La plupart de ceux qui ont animé des blogs les ont délaissés, abandonnés, parfois reniés… Les réseaux sociaux ne nous aident pas. Comme c’est sinistre un blog qui, à chaque jour qui passe, s’enkyste à la fois dans le passé et l’éternité du web. On voudrait qu’il fane, qu’il s’éteigne peu à peu, que des tâches de rouille ou de moisissures l’envahissent. Qu’il disparaisse… Mais non, rien. Il reste figé. C’est à peine s’il se démode… Mais les statistiques sont si décevantes (encore qu’aujourd’hui j’aie retrouvé mon score moyen des bonnes années) que je comprends malgré tout ceux qui lâchent le fil, le flux, l’affaire…
Décidément, mettre les poètes en musique, c’est ce qu’il aura fait de mieux, le vieux Léo. Sa misogynie, ses colères confuses, ses yeux clignotants, son menton en retrait quand il regardait le ciel des théâtres me restent sympathiques, mais franchement, tout ça me parait puéril, naïf, amphigourique, pompier… Reste le Verlaine / Rimbaud, magistral… Encore que le disque Aragon ne soit pas mal non plus… Maintenant je me passe de lui pour lire Verlaine, qui se défend très bien tout seul, et qui chante sans musique comme aucun autre. Quant à Barbara, mais oui ! Ce portrait à demi-imaginaire en est sûrement un écho lointain. Car je l’écoute en ce moment…Quand j’ai dessiné ce visage fantomatique pas un seul de mes derniers cheveux n’a pensé à elle cependant. Au plaisir cher Luc, je file sur votre page.
Cher Soluto,
je suis étonné qu’on nous laisse encore publier sur nos blogs , ces données qu’il faut stocker avec un rapport coût/bénéfice qui doit être ridicule comparé à Facebook. Eux s’enrichissent et le contenu s’appauvrit.
La poésie, moi aussi je préfère de loin la lire. La lenteur de mon cerveau, je dois lire et relire, pour bien comprendre, pour capter, pour ressentir. Y mettre le temps, lire plusieurs fois peu qu’une fois beaucoup, c’est là, pour moi le plaisir de lire de la poésie.
Amitié,
Luc