Ils dorment, noués dans un fil d’encre, au fond des flacons.
On les pique de la plume, les réveille peut-être
Pour les délier du secret où l’ennui les confine
On les arme amoureusement.
Sur le papier grenu, d’une griffe assurée, ils se déposent
S’accrochent un temps aux squelettes de graphite.
Leurs lignes incisives mordent la frange, roulent et s’enhardissent
Ils naissent en volutes et s’imposent un temps.
Ils s’évanouiront demain dans un étui de carton
À jamais cachés pour ne pas encombrer
Leurs pairs qui viendront inexorablement.
Malgré leurs promesses ils ne valent pas mieux que moi.
Ils partagent mon sort, sans la moindre plainte, élégamment
Et ne comptent que sur eux-mêmes pour bien se défendre.
Gravement doués de silence, sans épaisseur, sans ambiguïtés,
Vides de sentiments, indifférents à tout, savent-ils que je les envie ?
Le 8 décembre 2014
Encre de Chine – 93 mm x 144 mm – 2014
Encre de Chine – 93 mm x 144 mm – 2014
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Dans vos bouteilles d’encre, outre d’élégants dessins, il y a aussi de jolis mots.
Ils se déplacent par bancs… Je pêche les uns à la ligne, les autres à l’explosif. Les flacons d’encre sont des océans qu’on peut piller… Merci de votre passage et à bientôt…