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8 commentaires
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Scène de la vie moderne n°28…
Il se rapprochait de moi en s’agrippant à la barre de cuivre du zinc. Bientôt nous serions coude à coude. Il louchait maintenant sur mes cacahouètes. C’était un de ces humiliés chroniques qui ne savent pas se taire. Et ça n’a pas manqué, il a dit tout de go en regardant les bouteilles de l’autre côté du bar, à mon adresse mais comme pour lui-même : « Une vie passée à vendre des milliers d’hectolitres de revêtement mural aux propriétés ignifugeantes pour rembourser une maison branlante, où vous avez logé une femme à demie effrayée par tout ce qui bouge, est une vie mal barrée. Ça ne doit plus durer. Il faut rompre cet engrenage, casser la chaîne des causalités, reprendre la main et cesser cette comédie en beauté… » Puis il s’est tourné vers moi avec un sourire inquiétant… « C’est pas vrai ? » qu’il a dit en levant le menton… Je n’ai rien répondu, trop occupé que j’étais à chercher une contenance, mais c’était déjà trop tard. Une demi-heure plus tard j’en savais trop et nous regardions ensemble sur son téléphone portable les photos de sa femme, de sa fille, de sa maison et de sa maîtresse, gironde, qui venait de le quitter…
Scène de la vie moderne n°27
Invitation & Détails de la scène de la vie moderne n°27
Scène de la vie moderne n°26
Scène de la vie moderne n°25
La tentation de saint Antoine
Scène de la vie moderne n°24
Scène de la vie moderne n°23
Scène de la vie moderne n°22
L’air était à bout de souffle et la poussière scintillante, soulevée par leurs pas, resta suspendue. Ils étaient là, délicieusement pris dans la lumière de l’été sans savoir s’ils avançaient ou reculaient. Le sens de l’éternité, par distraction, venait de les investir. Ils étaient délivrés…
Scène de la vie moderne n°21
Allez, on rentre. Tu sais ce qui me ferait plaisir ma jolie Marthe ? Un coup de cidre et des rillettes sur du pain bis… Je te ferai ta tartine, on regardera les photos des enfants, je te raconterai les nouvelles du quartier… Et après on fera ta toilette… Avec la grosse éponge qui mousse… Je te frotterai le dos doucement en te chantant le petit bal perdu. Faudra pas crier hein… Tu choisiras une belle robe, on enfilera les chaussettes qui serrent pas et je te mettrai ton galet dans ta poche… Comme ça tu pourras le serrer très fort pendant toute la route du retour… Et cette fois l’infirmière ne te le prendra plus. Elle a bien compris va ! On n’arrache pas des mains les cailloux blancs des vieilles femmes qui se perdent… De toute façon, te fais pas de bile… Je t’appellerai tous les deux jours et je reviendrai te chercher samedi prochain… T’en fais pas, ils sont pas près de nous avoir…
Des thèmes originaux, un regard inquiet, du moins intelligent. Des recherches qui s’imposent par leur pertinence. Ici, le dessin sert un projet et est un projet et tout c’est cool. cool cool cool. particulièrement les scènes de la vie modernes, vraiment bien. J’aurais dit contemporain, ou postmoderne, quoique, tes sujets sont vraiment « modernes »…
que c’est beau !
Il y a une triste nostalgie qui se dégage et quelque chose qui dérange…
Bonjour Je trouve ton blog génial
j’aimerait vraiment avoir ton talent bravo ton blog déchir grave pourrait tu me donné des petit conseil pour savoir un peut déssiné?
en espérant avoir une réponse de ta par
je te dit a bientot j’espere?
Voici Mon EMAIL Msn
michael.conan@hotmail.fr
« you’re an accident ready to happen »
amusant, c’est cette chanson de U2 qui m’est venue a l’esprit eun regardant votre peinture.
comme une immanence,
comme un cliché juste avant le grand eclair blanc qui va vaporiser et les chairs et l’eau.
alors qu’il ne s’agit peut etre juste que de memoriser un souvenir (enfin un souvenir par sa nature est déja un objet memoriel mais bon)
en tout cas toujours aussi fin et aussi beau!
merci!
continuez!
> Merci à vous tous pour vos commentaires et vos réflexions. Sachez qu’ils me touchent souvent…
> C’est l’enjeu de cette série, Léo, de débusquer sous le plus plat quotidien, le trivial et la contingence, ce qui relève peut-être de notre « époque moderne »… Vous avez écrit : « le dessin est un projet et sert un projet… » et je vous remercie de votre pertinence…
> Merci Sylvie, de votre attention. Votre commentaire a quelque chose d’autoritaire. Comme j’aimerais que vous ayez raison…
> Aby, vous voyez de la nostalgie (et donc du bonheur enfui) là où Pascal pressent l’imminence d’une catastrophe, et je suis frappé de constater qu’aucun de vous deux ne considère ce dessin au présent, dans le reflet de l’instant qu’il décrit… J’ai fait ce lavis il y a quelques semaines et, le trouvant trop lisse, j’avais renoncé à le poster. C’est en le revoyant que j’ai cru saisir son ambiguïté. Vos commentaires m’amènent à penser qu’on n’est pas forcément le mieux placé pour évaluer au mieux la charge d’une image dont on est l’auteur.
> Merci Michael de ton drawl demo! Le blog il déchir pas si grave ke tu dis… Pour les konseils je suis pas le bon keum. Va pousser la porte des Zardec ou des Boze… Trêve de plaisanteries, merci d’être passé et d’avoir laissé un petit mot… Pour le reste je suis désolé. Je ne peux rien pour vous…
>Merci à vous aussi, Pascal, d’avoir pris la peine de faire ce commentaire. Je crois que les tsunamis sont la plupart du temps infiniment silencieux… Au plaisir de vos visites…
ah mais c’était un bon point d’exclamation (que c’est beau !) qui ne cache pas sa joie toute simple devant ce moment figé dans l’eau, bien équilibré, bien ciselé, où j’entends sans effort le clapotis de l’eau contre les jambes et sens la chaleur tirailler un peu le visage.
Super petite aquarelle. La lumière est éblouissante. Bravo !