Môminettes de papier, coquineries des marges…

soluto nus femmes nues croquis crayon lavis

La main court toute seule sur les blocs épuisés. Une page sautée, retrouvée, un espace vide sous un dessin raté, une demi feuille cornée et hop surgissent des belles. Où sommeillaient-elles avant que je les réveille ?

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Ni pin-up, ni académiques, nées de rien, d’une idée, d’un mouvement, elles s’obstinent. Je les fouille d’une mine acharnée, la langue pliée, le sourcil froncé. C’est une hanche que je creuse, un sein que je retiens, que j’alourdis à plaisir. Ici c’est une fesse que je remplis et des reins que je plie, là un sexe que je fends, un pubis que je noircis, plus haut un sale rictus que je bâillonne, que je gomme sans remord. On est son maitre.

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Petits bonheurs faciles, silhouettes empâtées ou graciles, bancales ou élancées, résistantes ou fluides, elles prennent la forme de mes désirs enfouis.
Les dessiner c’est déjà les posséder un peu. Les repentirs n’en sont pas, ils montrent mes ambivalences. Vite croquées, inconséquentes, souvent réjouissantes, je les destine à l’oubli.

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Comme ces belles de la vraie vie, entraperçues, mouvantes, fuyantes, vite évanouies. J’ai beau essayer de mémoriser la ligne d’une jambe lancée, le mouvement d’une chevelure, l’élan d’un port de tête conquérant, je ne retiens jamais rien. Le regard en alerte est toujours oublieux.
Mais à l’heure où elles se confondent je me venge dans le secret de mes papiers. Je les y jette sans vergogne, les déshabille sans scrupule, les taquine d’un trait caressant. Je ne leur passe plus rien.
Je les retrouve toutes pour m’en débarrasser voluptueusement.

crayonnés divers rassemblés

4 réflexions au sujet de « Môminettes de papier, coquineries des marges… »

    1. soluto Auteur de l’article

      Si, commentons… Obsédé? Inquiétant? Allons bon… Les plus inquiétants sont les pudibonds qui donnent l’impression de n’avoir ni con, ni bite. Et ceux qui sont submergés par une libido brutale qu’ils ne savent pas sublimer sont à redouter aussi. Dans notre monde marchand où le sexe est partout, sauf dans le sexe, le désir est exacerbé, hyper stimulé… On devine le calcul : augmenter la frustration pour que la tension se décharge dans un acte d’achat… En attendant c’est la misère pour ceux qui ne sont plus dans la course… J’en connais qui bavent et qui en bavent pas mal. Le beau Serge, en fin de parcours, se métamorphosant en Gainsbarre, essayait de se payer de mots. Ma préférence va à Gainsbourg, autrement plus troublant avec sa déca-danse et son je t’aime moi non plus… J’espère qu’elles gambilleront longtemps mes pépettes dans mes marges et qu’il me sera donné encore quelques temps de pouvoir aller en repérage sur le vif… Bien à vous cher Hub…

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    1. soluto Auteur de l’article

      Chère Cali, je suis ravi de ton passage! Oui, bien sûr, la plupart de mes dessins sont à vendre. Je te réponds en message privé dès ce soir… Je file sur ton site et ton blog. A très bientôt…

      Répondre

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